Poésie

Violon

Venant de loin, très loin, Violon
tu es la voix des anges, un hymne à la vie.
tu as bu comme un nectar,
tu as vu toutes nos bagarres,
survécu à tous nos cauchemars.
Au-delà de ce monde de violence,
tu nous appelles à l’Amour.

Tu es une arche dont l’archet danse,
oscille sur tes cordes
les caressant de son crin.

Tu es une arche rentrant dans son havre, au fragile môle,
naviguant sur une mer d’azur, au dessus de fonds obscurs
dans lesquels se noient dans les larmes d’un monde à la dérive
tant de blessures.

Tu es un galion dont la tête de proue
est une volute, une spirale,
une vis sans fin tournoyant jusqu’à l’infini,
entraînant tes mélodies.

Tu es Charon, tu accompagnes mon âme
avec la tienne dans le grand voyage.
Dans ton corps entre tes ouïes, Je me réfugie,
je m’abrite, tu me protèges du désespoir.

Tu es né de l’homme, oui, celui qui fait la guerre,
celui qui tue ses frères pour un petit bout de terre.

Tu sais réveiller en nous notre humanité.
Tu es né de l’homme, par cela je garde un espoir,
même en haut du gouffre, une raison d’espérer.

Tu es aussi ce qu’il y a de plus beau dans l’homme.
Tu es la corde sensible,
le pleur qui fait pleurer, le rire qui fait rire.

Allez… jouez tziganes.

Joue Violon, Mozart, Paganini, Vivaldi…

Jouez pour moi, rien n’est perdu.

Publication d’un recueil par la maison d’édition Les muses d’hippocrène à Ventabren, de mes poésies illustrées par mes soins.
Un certain nombres font partis du spectacle portant le même nom.

Recueil de poésies de 57 pages, il est possible de le commander.
(10,50 €,  frais de port inclus)




Les Chevaux de bois

Ça y est ils sont arrivés, ils sont là.
Les gros camions s’agglutinent sur la place
Qui s’habille de gaieté.
Les maisons roulantes forment un petit village,
Dans la ville qui s’endimanche.
Les forains besognent dur.
Les couleurs ravissent le paysage du quotidien ordinaire.
Tournez, tournez manèges.
Barbes à papa, chichis, rires, cris des enfants,
Décrocher le pompon pour continuer le voyage.
Tout est là comme s’il y avait toujours été
Figure d’un monde simple, accessible et féerique
Tournez, tournez manèges,
Temple de l’innocence,
Chevaux de l’enfance.
Roue libre du temps,
Temps de l’insouciance
Ou rien n’a plus d’importance,
Que les moments offerts au présent.
Tournez, tournez manèges
Des chevaux, des vrais, de vrais chevaux de bois,
Pas des chevaux de trait,
Juste des chevaux d’attraits.
Des montures qui vous mènent dans un voyage,
Bien plus loin que l’enfance.
Promenade équestre à califourchon.
Palefroi, canasson, coursier, bourrin et destrier tout y est.
Loupiots, bambins et paladins deviennent rois.
Chevaliers galopant vers les contrées de la joie.

Les yeux

A la vie la lumière est donnée,
des yeux pour reconnaître la beauté.
Ils sont la bouche du silence.
Ils susurrent des mots qui n’existent pas.
Ils te disent des monts et merveilles de pays ou il ne pleure jamais,
Ils se jettent dans le vide,
croisent dans leur voyage La lune et les étoiles.
Ils t’emportent dans des endroits inaccessibles.
Les yeux pétillent rient, ils pleurent et explorent.
Ils voyagent, ils sont vagabonds, ont la main baladeuse.
Quand ils se croisent ils mettent leurs clignotants, ils s’effarent.
Ils s’inondent de larmes salées.
T’embrasser les yeux fermés et,
Si par nez- cécité regarder l’odeur des fleurs,
Humer les couleurs du bonheur que le cœur effleure.
Ils ont de la mémoire,
Ils n’oublient rien,
ils engrangent pour les périodes obscurs de l’hiver
des tableaux de maître.
Les vieux ont les poches sous les yeux,
Les jeunes n’ont pas les yeux dans leur poche,
Ils se cherchent où se fuient
Dans la nuit pudique, dans le lit des premiers amours.